Les élections régionales de 2022 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (en allemand : Landtagswahl in Nordrhein-Westfalen 2022) se tiennent le , afin d'élire les 181 députés de la 18e législature du Landtag, pour un mandat de cinq ans.
L'Union chrétienne-démocrate du ministre-président Hendrik Wüst remporte la majorité relative, tandis que Les Verts réalisent un résultat historique. En raison du recul de son partenaire, le Parti libéral, le chef de l'exécutif sortant est contraint de bâtir une nouvelle majorité. Il y parvient cinq semaines plus tard, en constituant une coalition noire-verte avec les écologistes.
Contexte
À la suite des élections régionales de 2017, le chrétien-démocrate Armin Laschet accède au pouvoir après avoir formé une « coalition noire-jaune » avec les libéraux-démocrates, qui bénéficie de l'exacte majorité absolue des sièges, soit 100 sur 199.
Au début du mois d', Laschet — devenu chef de file de la CDU/CSU aux élections fédérales du 26 septembre précédent — annonce qu'il va quitter ses fonctions et que Hendrik Wüst lui succédera dans ses responsabilités régionales. Celui-ci est élu président de la CDU de Rhénanie-du-Nord-Westphalie le lors d'un congrès extraordinaire à Bielefeld, par 98,3 % des suffrages exprimés, puis est investi quatre jours plus tard ministre-président par 103 voix lors d'une séance du Landtag.
Mode de scrutin
Le Landtag est constitué de 181 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel de Sainte-Laguë.
Chaque électeur dispose de deux voix : la première (Erststimme) lui permet de voter pour un candidat de sa circonscription, selon les modalités du scrutin uninominal majoritaire à un tour, le land comptant un total de 128 circonscriptions ; la seconde (Zweitstimme) lui permet de voter en faveur d'une liste de candidats présentée par un parti au niveau du land.
Lors du dépouillement, l'intégralité des 181 sièges est répartie à la proportionnelle des secondes voix entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau du territoire régional. Si un parti a remporté des mandats au scrutin uninominal, ses sièges sont d'abord pourvus par ceux-ci.
Dans le cas où un parti obtient plus de mandats au scrutin uninominal que la proportionnelle ne lui en attribue, il conserve ces mandats supplémentaires (Überhangmandat) et des mandats complémentaires (Ausgleichsmandat) sont attribués aux autres partis afin de rétablir une composition du Landtag proportionnelle aux secondes voix.
Campagne
Lors d'une réunion organisée le , le comité directeur régional du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) investit le président de son groupe parlementaire au Landtag Thomas Kutschaty (de), ancien ministre de la Justice du Land, comme chef de file électoral.
L'assemblée régionale du Parti libéral-démocrate (FDP) désigne le son président régional, vice-ministre-président et ministre de la Famille du gouvernement régional Joachim Stamp (de) comme chef de file pour le scrutin de .
À la suite des élections fédérales, le ministre-président et président fédéral de la CDU Armin Laschet confirme qu'il quittera le gouvernement régional, en dépit de la défaite de la CDU/CSU aux élections au Bundestag. Un congrès extraordinaire des chrétiens-démocrates est convoqué à Bielefeld le , au cours duquel le ministre des Transports du Land Hendrik Wüst est désigné président régional de la CDU, candidat au poste de ministre-président et chef de file électoral pour avec plus de 98 % des suffrages exprimés.
L'Alternative pour l'Allemagne (AfD) choisit son candidat lors d'une convention réunie à Essen le même jour. Le président du groupe parlementaire au Landtag Markus Wagner (de) obtient l'investiture par 258 contre 167 à son seul concurrent Henning Zoz (de), 71 délégués faisant le choix de l'abstention, ce qui donne à Wagner le soutien d'un peu plus de la moitié des délégués présents.
Le , l'Alliance 90/Les Verts annonce que sa présidente régionale depuis Mona Neubaur (de) sera sa cheffe de file électorale pour . Un congrès prévu deux mois plus tard à Siegen devra entériner cette décision ainsi que le programme du parti écologiste.
Die Linke investit le en qualité de cheffe de file Carolin Butterwegge (de), sociologue résidant à Cologne, députée au Landtag entre et siégeant au sein du comité exécutif régional depuis et engagée à partir de au sein de l'Alternative électorale travail et justice sociale (WASG).
Principaux partis
Sondages
Résultats
Voix et sièges
Analyse sociologique
Analyse
L'Union chrétienne-démocrate du ministre-président Wüst reste en tête avec 36% des voix et enregistre une légère hausse.
Le SPD, en deuxième position, remporte 27% des voix et est en baisse. Cela profite à la gauche écologiste des Grünen qui progresse de plus de 10 points et atteint son meilleur résultat dans la région : 18%.
En quatrième place, les libéraux du FDP dégringolent et se rapprochent dangereusement du seuil électoral, ne récoltent que 6% des voix.
A l'extrême-droite, l'AfD est en baisse et remporte 5,4% des voix, tout juste au dessus du seuil.
L'extrême-gauche de Die Linke chute à 2% des voix, largement en dessous du seuil électoral. Deux partis remportent plus d'un pour cent des voix: Die PARTEI et le Parti de protection des animaux.
Bien que la gauche soit en hausse, celle-ci manque de peu d'obtenir la majorité au Landtag. En raison du « cordon sanitaire » appliqué à l'AfD, les seules coalitions possibles sont une coalition noire-verte, une coalition en feu tricolore et une grande coalition.
Conséquences
Dès le , la CDU et les Grünen annoncent leur intention d'entreprendre des discussions exploratoires, qui commencent deux jours plus tard. Les échanges s'achèvent positivement le , permettant l'ouverture des négociations pour former une coalition « kiwi » le . L'accord de coalition est conclu le , marquant la première coopération entre chrétiens-démocrates et écologistes dans le Land le plus peuplé d'Allemagne, et ratifié le par les deux partis.
Lors du vote d'investiture organisé le au Landtag, Hendrik Wüst est réélu ministre-président par 106 voix pour et 74 voix contre, soit neuf voix de moins que le total des députés de sa coalition présents.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie
- Portail de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie
- Portail de la politique
- Portail des années 2020




![]()